Soja Rétention en Argentine

Vendra, vendra pas ? Le dilemme pourrait se poursuivre encore quelques semaines. Sur fond de prix en berne, et anticipant une dévaluation du peso argentin d’ici à la fin d’année, les producteurs avaient préféré l’attentisme. D’autant que, taxées à hauteur de 30 %, les exportations de soja vont connaître une baisse progressive de leur imposition à partir de janvier. Ajoutée à des liquidités dégagées par les ventes de blé et de maïs, qui leur donnent les coudées franches, rien ne pressait les producteurs.

« On assiste à une situation inédite depuis trois ou quatre ans où ce sont les producteurs qui mettent une pression à la hausse aux opérateurs et à l’industrie, contraints de payer cher », explique Gustavo Lopez, analyste et directeur d’Agritrend.

Forte demande de la Chine

Mais la donne a changé. Tiré par une demande vigoureuse portée par la Chine, l’oléagineux a repris des couleurs à Chicago en fin de semaine dernière. Le dernier rapport mensuel de l’USDA, qui annonçait des rendements moins faibles que ceux attendus par le marché, aura finalement peu affecté les cours.

La tendance haussière est soutenue par un semis retardé par les conditions météorologiques en Amérique du Sud, même s’ils ont repris, et une relation stock/demande tout juste inférieure à 10 %. Cette situation pourrait pousser les producteurs argentins à accélérer leurs ventes sur des contrats à terme, ou à s’asseoir encore quelques semaines sur les 24 millions de tonnes de soja qu’ils maintiennent bien au chaud.

Anaïs Dubois, correspondante en Argentine